L'église romane de
Saint-Martin de Laives
Son Histoire
Environnement de l'église
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Perchée sur le dernier éperon de la chaîne des Cévennes, un des monts du Mâconnais, l’église domine en toute majesté les vallées de la Grosne et de la Saône.
Son emplacement rayonne à 360°sur les paysages alentours englobant
la côte chalonnaise à l’ouest, et les monts du Jura à l’Est.
Lorsque les conditions climatiques sont favorables, le Mont Blanc se
découpe à l’horizon, vêtu de son manteau neigeux.
Deux tables d’orientation installées en 1988, guident le promeneur
dans la situation géographique.
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Le cimetière
Comme beaucoup d’églises rurales anciennes, le cimetière entoure l’édifice. La plus ancienne des tombes date de 1644, elle abrite la dépouille de Nicolas MEAUX, tailleur de pierre à LAIVES. Les pierres tombales sont le plus souvent celles de familles de notables.
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La croix
Erigée par le curé Demaizière prêtre des lieux au 17ème
siècle, et plusieurs fois brisée, elle a été refaite à l’identique
en 2009 par un jeune artisan, tailleur de pierre du village.
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L’avant-nef
Au sol en se rapprochant de l’édifice, en été, on peut encore deviner l’emplacement de l’avant-nef. Celui du porche ne se voit plus.
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Les murs du cimetière
Ils protègent les tombes des éventuelles dégradations animales. Les murs est et ouest sont pratiquement disparus. Les autres ont vécu maintes reprises, ils soulignent encore l’espace des inhumations anciennes, car depuis 1835, le cimetière de Saint Martin a été abandonné au profit de celui de la nouvelle église dans le village.
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Les tables d'orientation
Dés la création de l'association, en plus des objectifs de restauration de l'édifice, il fallut aménager l'environnement et aider le promeneur à observer les paysages de proximité, voire plus lointains.
Ainsi en 1988 furent installées en collaboration avec l'office du tourisme cantonal, deux tables d'orientation regardant respectivement l'EST et l'OUEST.
Bref historique de l'édifice
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L’église a été classée aux Monuments Historiques le 26 mai 1905
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Compte-tenu de l’emplacement géographique, situé sur le dernier chaînon du Massif Central, surplombant les vallées de la Saône et de la Grosne, il est facile d’imaginer un lieu antique de surveillance et d’habitat.
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Depuis plus d’un siècle, les trouvailles, les recherches des spécialistes ou des particuliers ont montré une présence humaine qui pourrait remonter à « l’âge du fer ».
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Les dernières fouilles archéologiques de 2014, n’affirment pas avec certitude la présence des romains sur ce lieu, bien que des vestiges importants aient été découverts non loin de là à SENS (mosaïques avec une représentation d’une course de chars)
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Les peuplades gauloises éduennes y avaient déjà établi un poste de contrôle, que les Romains reprirent pour surveiller la voie Agrippa, les plaines de la Bresse et l’accès à Augustodunum (Autun).
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Dès le 5ème siècle, une première chapelle, fort modeste a été bâtie sur les ruines d’un temple païen, rapidement elle est remplacée par l’église dédiée à Saint Martin, apôtre des Gaules, évêque de Tours.
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En l’an 894, à l’époque carolingienne, l’église dépendait du diocèse de Nevers.
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Les chartes rappelant la chronologie de cette période ne sont pas très précises, mais il semble qu’en 955 l’évêque de Nevers la céda à un certain « Roncon », puis les abbés bénédictins de Saint-Pierre-de-Chalon en devinrent propriétaires.
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La construction que nous décrivons, fut bâtie entre 1010 et 1019 sur un plan simple, sans transept avec de petites ouvertures et pour tout décor extérieur des arcatures lombardes entrecoupées de lésènes (décors d’influence artistique italienne).
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En 1142, les abbés y établirent un prieuré. Un moine, puis plusieurs y résidèrent, ils exercèrent le culte conventuel, mais assurèrent aussi le culte de la paroisse Saint-Martin-de-Laives en prenant le titre de chapelain.
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Les moines abandonnèrent le prieuré au 15ème siècle, et dès lors un curé y exerça les fonctions
sacerdotales.
Cette époque apporta de nombreuses modifications à l’édifice. Deux chapelles latérales furent
construites, réalisant ainsi un faux transept.
-La première située au nord fut fondée en 1476 par Jehan GELIOT,
enfant du pays, prêtre en l’église Saint-Martin de Touches, chorial et
prébendier de la cathédrale Saint-Vincent de Chalon, sa fonction de
chanoine reste imprécise.
Elle porta plusieurs noms : Chapelle Saint-Fiacre, puis Chapelle de
Tous les Saints.
-La seconde, située au sud, a été fondée en 1516 par Jehan De
La Grange clerc, notaire royal, juré de la cour du roi.
C’est la chapelle de la Sainte Vierge ou de Notre-Dame-de-Pitié.
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En 1553, une campagne de travaux porta sur la voûte de la nef. Les briques qui la maintenaient étaient défaillantes, souvent malmenées par la foudre. C’est sans doute à cette période que l’on reconstruisit une voûte de pierre, sans charpente, remarquable par son organisation maçonnée.
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En 1657, fut construit contre le mur sud une pièce avec une cheminée et des placards, on perça une porte pour que le prêtre puisse accéder directement dans l’église. Cette pièce fut peu utilisée et tomba rapidement en ruine
Démolie au 19ème siècle, les pierres ont été réemployées, elles ont consolidé les murs d’enceinte du
cimetière.
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En 1689, apparut un litige sérieux entre le prêtre de la paroisse Philippe Demaizière, les abbés de Saint-Pierre représentés par Charles Pasfeuquières et les habitants de Saint-Martin-de-Laives.
Après nomination de deux experts, le conflit fut arbitré en faveur des habitants et les religieux durent
s’acquitter des frais de réparation du clocher.
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En 1731, le même antagonisme surgit entre le curé Achard, l’abbé Vasbre et les paroissiens, il se termina par le même verdict.
A la suite de moult campagnes de restauration, en 1749, eut lieu la bénédiction du maître- autel et en 1751 celle des cloches.
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En 1761, l’église nécessite encore des travaux, Nicolas Moreau représentant les habitants de Laives envoie un courrier à l’Intendant de Bourgogne et de Bresse. Il y exprime le besoin urgent de réparer la voûte et les collatéraux. Ce dernier, tailleur de pierre, fut adjudicataire des travaux de la voûte.
Les travaux débuteront en 1764, des rebondissements « administratifs »
repousseront le chantier en 1767.
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En 1771, eut lieu le baptême de l’autel de la chapelle Notre-Dame-de-Pitié.
C’est sans doute à cette occasion que la baie gothique du côté sud fut murée.
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En 1773, le curé Carrelet fit élever une tour extérieure pour atteindre les
cloches et ainsi supprimer l’échelle qui leur donnait l’accès par le toit.
Une fois encore, il fallut régler le conflit pécuniaire entre les paroissiens, le
prêtre et les abbés. La construction fut interrompue, l’intendant de
Bourgogne ordonna plusieurs assemblées à l'issue desquelles il fut décidé par
une ordonnance du 2 juillet 1777 de fermer cette tour et de régler au maçon Ducloux les travaux engagés.
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Dans la tourmente de 1793 les révolutionnaires saccagèrent l’édifice, les statues furent brisées, les ornements mutilés.
Les femmes du village, entrainées par Marie Auboeuf voulurent protéger les cloches de la fonte, mais
après avoir réussi une première fois à éloigner les « Sans-culotte », elles ne purent empêcher une nouvelle
opération. Des trois cloches, deux furent fondues et la troisième a gagné le clocher de l’église de Saint- Marcel-les-Chalon.
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Dès le début du 19ème siècle, une église neuve fut envisagée au centre du village.
Construite en 1833, elle remplaça la vieille église de Saint-Martin.
Cette dernière fut dépouillée de son mobilier. Ainsi l’autel, la table
de communion, les statues, le grand Christ, les tableaux et la
cloche gagnèrent la nouvelle église Saint-Martin flambant neuve !!!
Abandonnée, celle de la colline fut vite envahie par la végétation.
Ouverte à tout vent, les vandales à la recherche d’un éventuel trésor
la pillèrent et la saccagèrent.
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La grande Guerre de 1914/1918 s’en servit
pour abriter les jeunes recrues du 56ème
régiment d’infanterie de Chalon/Saône,
venus apprendre à creuser des tranchées sur
la colline.
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Toutes ces informations résumées sont issues des auteurs suivant :
Jean Louis BAZIN
Leopold NIEPCE
Emeline DORMOY
Frédéric DIDIER
Benjamin Saint Jean VITUS
SHAC de Chalon/Saône
SAST de Tournus